Bonjour tout le monde ! Aujourd'hui, j'ai le plaisir de laisser la parole à Laetita Lajoinie, que j'ai pu rencontrer au pique-nique littéraire de Camille (@labiblidecam). Elle va tout juste de sortir un nouveau roman, Le serment des Traqueurs chez la Martinière.
Qui est-elle ?
↠ Présente-toi !
Je suis Laetitia Lajoinie,
passionnée de littérature jeunesse et autrice tout récemment publiée en 2022 !
Mes deux romans ont chacun gagné un concours : Lou et le pouvoir de la lune (concours Michel Lafon x le monde des
ados) et Le serment des traqueurs (concours
marrainé par Sarah J. Maas)
Et si on parlait du serment des traqueurs ?
↠ Ton nouveau roman est sorti récemment chez La Martinière. Peux-tu
nous parler du serment des traqueurs ? De quoi ça parle ?
C’est un roman de fantasy young
adult qui suit les aventures de deux jeunes femmes, dans un monde où la magie
est puisée dans la faune et la flore. D’un côté il y a Aïna, une traqueuse qui
tue des animaux pour les vendre aux plus offrants. De l’autre il y a Ynaé, une
protectrice qui consacre sa vie à la défense de la nature. Elles sont ennemies
mais le meurtre d’un griffon, une créature magique extrêmement puissante, va entremêler
leurs destins.
↠ Pourquoi as-tu tenté ce concours ? Quelle a été ta réaction
quand tu as été sélectionnée ?
J’ai participé à ce concours par
défi, avec une amie. A cette époque, j’étais incapable de terminer un manuscrit
et j’espérais me motiver à terminer un texte. J’ai donc envoyé trois chapitres que
j’ai retrouvé au fond de mon ordinateur et un synopsis écrit pour l’occasion.
Au final, j’ai abandonné ce projet, comme les précédents. Jusqu’aux résultats…
J’ai d’abord su que j’étais
finaliste, ce qui m’a paniqué car je n’avais rien écrit de plus que les trois
chapitres en question.
Ensuite, quand j’ai appris que j’avais gagné, ça a été un cocktail d’émotions
fortes. C’était à la fois la réalisation de mon plus grand rêve (être éditée)
et l’incarnation de mon pire cauchemar (comment allais-je réussir à terminer ce
roman alors que je n’avais pas achevé un manuscrit depuis des années ?).
↠ En réalité, tes deux romans ont été publiés à la suite d’un concours, ce qui est incroyable ! As-tu déjà tenté d’envoyer tes manuscrits d’une autre manière ? Qu’est-ce qui t’a poussé à participer à ces concours et ces maisons d’édition ?
Si on exclut un manuscrit extrêmement mauvais envoyé à des maisons d’édition quand j’avais quatorze ans… Non, je n’ai jamais tenté autrement. En fait, plus jeune, j’ai remporté un concours de nouvelles organisé par l’Etudiant et je crois que ça m’a énormément marqué. Du coup, j’étais très attentive à ces opérations organisées par les maisons d’édition. Par exemple, je me souviens avoir voté pour La Passe-miroir à l’époque du tout premier concours Gallimard jeunesse ! Et puis, un an avant moi, une amie proche a remporté le concours des 20 ans de Folio SF (Chris Vuklisevic – Derniers jours d’un monde oublié). Ça m’a donné espoir !
J’avais toujours eu envie de participer à ces concours, mais mon souci, c’est que je n’avais pas de manuscrit. Lou etle pouvoir de la lune est le tout premier texte que j’ai terminé dont j’étais vaguement satisfaite. Je ne l’ai pas écrit spécifiquement pour le concours Michel Lafon, mais je venais juste d’avoir les retours de mes bêta-lecteurs lorsque je suis tombée sur le concours et il correspondait bien aux attentes. Je l’ai juste retravaillé un peu pour qu’il rentre dans les contraintes de nombre de signes.
Ce que je trouve super avec les
concours, c’est qu’il y a une date pour les résultats. Je suis de nature
impatiente et l’idée que mon manuscrit soit dans la nature sans date de retour
et pire, sans aucune garantie d’avoir un jour un retour, ce serait difficile à
vivre pour moi. Au moins, avec un concours, quand les résultats tombent,
gagnants ou non, vous êtes fixés !
Ses autres projets ? Une autrice avec plusieurs casquettes.
↠ As-tu d’autres projets d’écriture ?
Oui ! Je travaille sur un
troisième roman, toujours un one-shot en fantasy jeunesse, à priori. Mon premier
roman a été directement accepté, et ensuite, j’ai écrit le second avec un
éditeur qui m’attendait. C’est une chance incroyable mais le revers c’est que
je n’ai pas de manuscrits dans les tiroirs. Il faudra donc sans doute attendre
un peu pour que mon prochain roman arrive dans les librairies.
↠ Tu participes à un podcast où tu parles écriture. En quoi ça
consiste ? Qu’est-ce qui te pousse à participer et à parler
écriture ?
Il s’agit de codesf : le
Club où on discute d’écriture sans filtre, un podcast mensuel qui réunit cinq
autrices autour de différents sujets sur l’écriture. Ce projet, c’est Chris
(dont je vous parlais au-dessus) qui l’a créée et c’est un véritable plaisir
d’y participer ! Son constat, c’est qu’il y a de nombreux écrivains en France,
mais tous n’ont pas la chance de partager leur passion avec leurs amis. Chaque
mois, on parle d’un sujet en fonction de nos expériences personnelles,
exactement comme nous le faisions avant entre nous (trouver les noms de ses
personnages, combien gagne un auteur, etc.) et on répond aux questions des
auditeurs.
L’écriture et la littérature
jeunesse, c’est ma passion. J’écume les festivals depuis l’adolescence, j’ai
fait mon mémoire sur Hunger Games et
j’ai même travaillé dans l’édition ! Du coup, je suis toujours surprise de
la méconnaissance du grand public à ce sujet (combien de fois on m’a dit que je
devais être riche en étant publiée ! Spoilers : non). Avec
bookstagram, booktube et les podcasts, le monde un peu opaque de l’édition se
démocratise doucement et c’est super !
Pour découvrir ce podcast, c'est en cliquant ici !
↠ Tu as également animé une émission pendant 5 ans sur la littérature jeunesse, la bouquinerie jeunesse sur Radio campus Paris, qu’est-ce qui t’a donné envie de la faire ?
Ici aussi, j’étais partie d’un
constat : la littérature jeunesse, si riche et si foisonnante, n’avait pas
la parole dans les médias. Aujourd’hui, j’ai l’impression que les réseaux sociaux
sont devenus un beau lieu d’expression pour ces littératures et il y a eu
quelques belles initiatives. Mais en 2017, honnêtement, à part Les enfants des livres sur France Inter
et l’annuelle de la grande librairie « sur quoi offrir aux enfants à
Noël ? », il n’y avait pas grand-chose. Moi, je rêvais d’une grande
émission d’une heure entièrement dédiée à la littérature jeunesse ! Elle
n’existait pas, alors je l’ai créée avec une équipe de passionnés. C’était une
expérience incroyable, bénévole, et qui m’a beaucoup appris. Nous avons reçu
une cinquantaine d’invités tous plus passionnants les uns que les autres (Julien
Neel, Timothée de Fombelle, Victor Dixen, Robin Hobb, etc.), réalisé des
émissions en direct et en public avec des plateaux d’invités prestigieux et
chroniqué plus de 200 ouvrages.
Pour découvrir l'émission, c'est en cliquant ici !
↠ Pourquoi cet intérêt pour la littérature adolescente ?
J’ai essayé de lire des romans
« vieillesse » et honnêtement, à part quand je vais chercher du côté
de l’imaginaire… je m’ennuie (ou j’ai envie de me défenestrer). La littérature ado
est drôle, engagée, subversive, authentique et optimiste ! On ne peut pas
tricher avec les jeunes. Ils ont un milliard d’autres occupations possibles
entre les séries, les réseaux sociaux, les jeux-vidéos. Du coup, côté autrice
c’est un sacré défi de réussir à les captiver. Côté lectrice, j’imagine que les
thèmes me parlent toujours !
↠ As-tu envie de développer d’autres
projets hors romans ?
C’est une excellente
question ! Avec mes 5 ans de radio, je rêve de créer une fiction sonore.
Mais pour le moment, je n’ai ni l’énergie, ni le temps… ni la bonne idée. Un
jour, peut-être !
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