Bonjour tout le monde ! Dans le cadre des cours, j'ai eu la chance d'aller à Médias en Seine, un événement organisé autour de conférences sur les médias.
J'ai donc pu assister à une conférence à la Maison de la Radio sur : "Polar : succès TV garanti ?" avec Franck Thilliez, Bernard Minier, deux auteurs de thrillers, et Anne Holmes, directrice de la fiction et directrice des programmes à France Télévision.
Un polar, c'est une enquête mais pas seulement !
Tout d'abord, Anne Holmes a démontré que le polar était loin d'être une simple enquête ou un crime, mais il permet de traiter de nombreux sujets. Les personnages de ce type d'ouvrages sont primordiaux notamment car on peut s'identifier à eux d'une certaine manière, ils ont des failles et sont importants pour l'enquête, mais aussi pour le lectorat. Chaque polar est ainsi très différent.
La différence entre l'écriture d'un roman et d'un scénario ?
Selon Bernard Minier, auteur du roman Glacé, traduit dans 22 langues et récompensé par le Prix du meilleur roman francophone au Festival Polar de Cognac, l'écriture d'un scénario est compliqué !
Dans une histoire, les personnages pensent : on plonge au sein de leurs introspections, et quand le personnage en question est le meurtrier, cela s'avère difficile pour la narration. En effet, il faut éviter que le personnage pense au meurtre étant donné que les lecteurs ne sont pas au courant que c'est lui... Bernard Minier parlait de "mensonge par omission" : on ne peut pas tout dire... Dans une série, c'est différent ! On peut montrer des scènes du meurtre sans mettre en avant le personnage.
Et l'adaptation, ça se passe comment ?
Entre la série et le livre, Bernard Minier explique que ce sont "deux aventures différentes." Est-ce que l'auteur suit les adaptations ? Dans le cas de l'adaptation de Glacé, les droits ont été vendus et Bernard Minier n'a pas suivi le processus. Comme l'auteur le souligne, il ne "peut pas être partout."
Et à la télévision, on ne peut pas tout montrer ! Franck Thilliez, célèbre pour sa série Sharko et son dernier roman Labyrinthes, explique que la télévision impose certaines contraintes et il faut en être "conscient" et "évoluer" avec celles-ci. En effet, Anne Holmes explique qu'à la télévision, tout ne peut pas être diffusé, notamment certaines scènes de violence qu'on peut retrouver dans un polar. L'œuvre est adaptée à une chaîne, une cible, un public, un concept, une antenne, une ligne éditoriale... Un cahier des charges est d'ailleurs défini. Cependant, Bernard Minier souligne que les adaptations peuvent nous surprendre : on peut voir sur des grandes chaînes des scènes sanglantes.
De plus, l'écriture d'un roman est solitaire : "On écrit notre roman", explique Franck Thilliez. Alors qu'une adaptation, c'est un travail collectif où chacun donne son avis. En effet, bien que l'auteur tienne à son livre et certaines scènes notamment, il faut prendre en compte les avis des autres sur ce travail d'adaptation. Franck Thilliez poursuit en expliquant qu'il faut savoir lâcher son livre et qu'il n'est pas possible de tout mettre dans une série ou un film.
En tant que lectrice, il est tout à fait intéressant d'avoir le point de vue de ces deux auteurs. Cela me permets de comprendre pourquoi certaines adaptations omettent des scènes qui, pour les lecteurs, sont capitales.
Mais comment sont choisis les livres à adapter ?
Pour découvrir nos livres préférés, des producteurs mettent des options sur les ouvrages mais il n'y aucune certitude que cela se fasse ! Qu'est-ce qu'une option ? "Un contrat d'option vous donne la possibilité d'acheter les droits d'un livre à un prix convenu pour une période donnée dans le futur. Les options durent souvent un an, ce qui signifie que pendant cette période d'un an, vous décidez si vous allez acheter les droits ou non. Vous pouvez utiliser cette période pour étudier l'histoire en tant que scénario ou voir s'il existe un marché pour l'histoire en tant que film ou émission de télévision avant de vous lancer dans l'écriture du scénario. Si le délai d'un an est dépassé, les options peuvent souvent être prolongées." (Source : Socreate)
Anne Holmes par exemple ne peut pas être source de proposition malgré sa fonction, le livre doit être soutenu et présenté par un producteur.
Le mot de la fin ?
J'espère que vous en aurez appris un peu plus sur le polar et son adaptation sur petit écran. Je finirai cet article sur Bernard Minier et quelque chose d'intéressant qu'il a soulevé : lire permet de participer au processus de création l'ouvrage, l'auteur ne révèle pas tout dans un roman pour laisser le lecteur s'approprier l'histoire...
Calypso
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